Shiro Yamazaki.

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Sourire aux lèvres, Shiro parcourut les ruelles de Tokyo en chantonnant sa musique préférée. Il se faisait déjà tard, et la goule sentait son ventre gargouiller de manière insupportable. Le hurlement de son ventre signalait le manque de bouffe qu'il contenait, obligeant l'albinos à hurler à travers le centre-ville, ignorant complètement les passants qui la dévisageaient sans complexe. Une bonne femme tira son petit près d'elle, cachant ce dernier derrière sa longue jupe qui frôlait le sol. Mais Shiro ne portait aucunement attention aux humains, car elle préférait largement manger des goules. De plus, la blanche n'aimait pas manger les innocents. D'habitude, elle se faisait un festin de suicidés, et rien de plus. Si ses pas l'avaient amené près d'une rivière qui longeait la ville, les yeux de la belle avaient bien vu les 4 ombres qui la suivaient depuis la fin de l'après-midi. Si toute goule idiote aurait pensé que ces ombres n'étaient que de simples personnes qui passaient pas là, Shiro avait bien compris qu'elles étaient silhouettes de membres du CCG de la deuxième et troisième classe, sans doute. Leurs forces ne semblaient pas bien grandes, dévoilées par la lenteur des mouvements des humains. Shiro affichait un sourire, silencieuse, et continua sa route comme si de rien était. Elle savait bien que ces 4 hommes la suivaient depuis quelques jours déjà, mais elle n'avait jamais osé leur parler, de peur de se disputer avec eux. Après tout, la gamine n'aimait pas les conflits en règle générale. Cependant, ce soir était un soir d'exception ; la faim lui tailladait le ventre. Après avoir mangé, elle ira leur parler !

Shiro reprit son chemin jusqu'au 24ème arrondissement, mal famé par des humains racailles qui l'animaient. Pourtant, Shiro aimait bien cette endroit. Il y a peu de personnes qui y traînent en soirée, et les goules y rodent toujours la nuit. En voulant pratiquer du cannibalisme pour cette nuit, la goule avait éveillé en elle la Femme en Rouge qui ne demandait qu'à sortir de son emprisonnement. Elle avait la dalle, et les ombres qui la suivaient devenaient agaçantes. En s'arrêtant au fond d'une ruelle plus ou moins sombre et morbide, Shiro tourna vivement la tête, sourire moqueur pendu à ses lèvres, et vit enfin un membre du CCG qui pointait vers elle une arme blanche pitoyable. Sûrement pas une quinque puisqu'elle n'illuminait en rien son utilisateur d'une lumière de couleur quelconque. « Shiro voudrait être seule, ce soir. »

Mais l'humain ne bougeait pas. Les autres se cachaient derrière un muret, sans doute effrayés par la haine de Shiro qui se lisait déjà dans son regard rouge sang. La belle serra les poings lorsque le colombe l'insulta avec racisme à propos de sa race de goule. « Shiro voudrait être seule. » En répétant sa phrase, Shiro espérait que l'homme allait partir sans geindre. Mais rien de cela ne se passa. Si le scénario idéal de la blanche était qu'il partait avec ses coéquipiers, la belle fut déçue de comprendre qu'il n'allait jamais se réaliser. Machinalement, Shiro laissa son Kagune se dévoiler à la belle étoile ; sa queue de serpent balaya d'un coup sec la poussière qui s'élevait derrière la goule. Cette dernière fit un pas en avant, visage refroidit par sa colère, et disparu aux yeux de tous. En vérité, Shiro s'était simplement lancé vers le colombe. Mais puisque les colombes étaient de classe inférieures à la puissance de la goule, cette dernière était trop rapide pour leurs yeux sans doute inaccoutumés à cette vitesse. En réapparaissant devant sa cible, Shiro vit sur le visage de ce dernier de la panique. Elle fit un tour sur elle-même et lui asséna un coup de pied, plus précisément du talon. Le coup avait été si violent que la cible traversa un mur, fissurant le deuxième. Elle se jeta ensuite sur sa cible, qu'elle considérait désormais comme sa proie, et lui déchira le ventre à coup de dents. Ce fut un festin rapide pour la belle qui se redressa au bout de quelques minutes.

Shiro s'essuya le coin des lèvres, tâché par le sang, et passa une main sur son ventre qui en demandait toujours plus. Elle tourna son regard vers les colombes, qui étaient restés près du muret. Deux d'entre eux en étaient sortis, sans armes. Sûrement des adeptes du corps à corps. Shiro leur souriait sans dire un mot. Elle resta de longues minutes ainsi, immobile, puis leur demanda d'une voix calme et sereine ; mais ses yeux trahissaient la colère qu'elle cachait en elle : « Serez-vous assez rapide pour m'arrêter ? » D'un coup, Shiro disparu à nouveau. Les cailloux qui roulaient au sol trahissaient la belle don les pas pouvaient être vus par les colombes. L'un des deux arrêta le bras de la goule, enfonçant légèrement ses pieds dans le sol, et s'écarta d'un bond agile. Le deuxième s'écarta vivement, mais fut interrompu dans sa démarche lorsque la SS lui asséna un coup de pied qui l'envoya dans le décor, près du trottoir qui longeait la ruelle. Puis, la blanche se tourna vers le premier et lui balaya les pieds d'un coup sec. Elle lui donna de nombreux coups de pieds au ventre, qui lui firent cracher du sang, et l'envoya valser dans un tas de poubelles. Puis, elle évita le colombe précédent qui était revenu à la charge. D'un coup sec et violent, la goule lui donna un poing à la nuque qui le fit taire en l'écrasant au sol.

Shiro s'arrêta quelques secondes, puis, attrapa la tête du colombe pour aller chercher le deuxième qui reprenait son souffle, encore assit dans les poubelles. Elle cogna leurs têtes entre elles, les brisant même au bout d'un moment. Les hommes étaient sans doute morts, mais la belle continuait, riant aux éclats. « C'est tellement drôle ! » Puis elle en lâcha un, et se mit à bouffer le deuxième. Le 4ème colombe ne bougeait pas, terrifié à l'idée de se faire voir. Il restait planté là, caché par le petit muret qui se tenait derrière les poubelles. Une fois que la goule eut fini son repas, elle lâcha le cadavre et prit le deuxième sous son bras. En se retournant, Shiro remarqua enfin la présence du 4ème qui ne bougeait pas, larmes aux yeux et la bouche entrouverte. Elle lui fit un sourire magnifique et lui demanda d'une voix calme et enfantine ; « Tu en veux ? » C'est dans un cri de terreur que le jeune homme détala, sanglotant comme un sombre gamin. Shiro le regarda s'éloigner en silence, surprise, et haussa les épaules avant de reprendre le repas là où elle l'avait laissé.