Surnom : Scoffer (Moqueur) Âge : 16 ans Genre : Homme Orientation Sexuelle : Probablement bisexuel Groupe : Goule Rang/Métier : Rang A - Lycéen Quinque/Kagune : Rinkaku - Deux à quatre tentacules violettes/roses semblables à des branches dont l'épaisseur varie. Leurs extrémités sont surmontées par des genre de gueules qui lui permettent de saisir ou de mordre. Kakuja :Il n'a pas encore envisagé l'idée d'en avoir.
Pseudo : Shirine Comment es-tu arrivé ici ? : on m'a informée de sa création, donc je suis venue o/ Des remarques ? : nope Un petit mot ? : JVOUS AIME OK Code du Règlement : NOUS AUSSI ON T'AIMES
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Kusato Saru
Oscillant entre une allure nonchalante et une attitude infantile, Saru se démarque dans tout ses agissements, qu'ils soient communs ou non. Il y a dans ses gestes quelque chose qui attire le regard, attise la curiosité et s'accapare l'attention. A la fois élégant et brusque, il semble maintenir un parfait équilibre entre l'adolescent paresseux et l'enfant surexcité. Un peu plus petit que la moyenne et les muscles peu-développés, il n'est pas très intimidant au premier abord. Après tout, ce n'est pas vraiment son but.
Lorsqu'il ne porte pas son habituel uniforme du lycée, il préfère s'habiller de manière bien plus extravagante. Des tenues singulières aux couleurs criardes sont alors ce qu'il aimera le plus à porter et il accompagne généralement le tout d'un long manteau qui le suit partout où il va. Si ses vêtements l'empêchent évidemment de passer inaperçu, c'est tout à son honneur : s'il voulait ne pas être vu, il porterait simplement quelque chose de plus sombre, comme les nuits où il chasse, par exemple. Il transporte toujours avec lui un vieux sac à dos noir dans lequel il stocke son masque ainsi que des bombes de peintures, qu'il a l'habitude d'utiliser pour déposer de charmants messages à l'adresse de ses bons amis les colombes.
Une tignasse blonde platine tirant au blanc encadre son visage fin, descendant sur sa nuque en des mèches indisciplinées. Un teint froid et des traits doux lui offrent un air légèrement maladif, tandis que deux yeux d'un bleu excessivement clairs se dessinent sur son visage en une délicieuse forme amande. C'est là que l'on peut clairement voir le mélange de ses deux parents puisqu'il porte largement les traces d'une origine finlandaise, ceci allant de sa couleur de cheveux jusqu'aux traits de son visage, tout en conservant certaines caractéristiques japonaises. Saru, outre son métissage qui lui offre un certain charme, n'est pas plus beau qu'un autre. Ce qu'il a, en revanche, c'est un charisme débordant. Un timbre de voix chaleureux, voir mielleux, ainsi qu'un sourire exquis lui suffisent la plupart du temps à se faire apprécier, et il n'hésite pas à user de cet atout.
Son kagune quant à lui est principalement violet, mais de ravissantes veinures d'un rose tape-à-l'œil le parcourt de sa base jusqu'à son extrémité. Celui-ci s'étend en deux à quatre tentacules aux allures noueuses, semblables à des branches, qu'il peut aisément manier afin de frapper ses proies. Ce qu'il utilise le plus, cependant, sont les différents gueules grimaçantes qui se situent au bout de chaque appendice. Elles n'ont pas d'yeux, uniquement de longues dents acérées qui lui servent habituellement à mordre ou à saisir. Lorsqu'il grandira, en plus d'avoir des appendices de plus grande taille, ces gueules prendront de l'importance et produiront un furieux claquement semblable à celui d'un piège à ours, aussi bien dans le son que dans la force.
Comme toute goule qui se respecte, le blond a pris le soin de se choisir un masque qu'il porte à coeur joie lors de ses chasses ou de sorties dangereuses. Celui-ci, ne couvrant que le haut de son visage, représente un genre de crâne fendu surmonté par deux oreilles de lapin. Accompagné d'une capuche pour dissimuler sa crinière ayant tendance à trop refléter la lumière de la lune, il est alors impossible de deviner sa réelle identité.
Saru est une ordure. Mais pas ce genre de belle ordure proprement enfermée dans son sac poubelle, non. C'est plutôt le type de déchet qui traîne sur les trottoirs, se perd dans les champs, empoisonne les poissons et étouffe les tortues marine en voie de disparition. Ce genre de connerie qui pourrit ton air et te ramollie le cerveau en te faisant croire que c'est bon, que tout va bien, que tu peux continuer parce que de toute façon le monde s'écroulera toujours à côté de toi. Il aborde les gens avec une aisance étonnante et s'entend à peu près avec tout le monde, s'appropriant la confiance des autres à l'aide de sourires charmeurs et de mimiques chaleureuses. Il a appris il y a longtemps que des mots bien choisis pouvaient mettre le monde à ses pieds et il n'hésite pas à user de ce talent en abondance. Se liant d'amitié avec à peu près n'importe qui, rare sont ceux qui peuvent se vanter d'être vraiment proches de lui. En effet, s'il peut vous donner l'impression que vous êtes quelqu'un d'unique et d'important , en réalité, il a bien autre chose à foutre que d'écouter vos conneries. D'ailleurs, les plus éclairés s'en sont déjà rendu compte : il traite tout le monde de la même façon et au final, vous n'êtes qu'un mouton de plus.
Égoïste assumé, il ne vit que pour lui-même et se fiche pas mal de ce qui peut bien vous arriver. Pour lui, l'altruisme est une idée inventée par des cons pour des cons, et ces cons finiront toujours par se faire du mal en voulant aider les autres. Sa manière de penser peut sembler légère et irresponsable, d'ailleurs, mais il accepte également ce fait avec une passivité surprenante. Pour être clair, Saru sait qu'il est un enfoiré, et il ne se gène pas pour agir comme tel. Toutefois, il fera attention à ne pas le crier haut et fort : cela n'aurait aucun intérêt pour lui d'être fui par tout le monde, étant donné qu'il s'appuie en grande partie sur l'aide des personnes qu'il a rencontré.
Calculateur et intéressé, il cherchera toujours à se faire des alliés et réussit remarquablement bien cette tâche, allant jusqu'à faire de ses ennemis des associés. Il est curieusement habile en ce qui concerne la diplomatie et parvient aisément à manipuler les autres afin que la situation tourne à son avantage. Il arrive qu'il s'improvise philosophe, jouant alors avec la raison et la morale des autres ou réfléchissant aux grandes questions sur le monde. S'il est apprécié par ses camarades, tous sont bien conscients qu'il a quand même une manière de penser un peu décalée et qu'il a probablement une case en trop, bien que cela ne l'empêche pas d'être si attachant.
Pourtant, la plupart de ses connaissances vous diront qu'il est un vrai clown : s'il se contente de simples blagues en compagnie de ses prétendus amis, il est en fait beaucoup plus malicieux. D'une manière qui tirerait presque jusqu'au malsain, en fait. Complètement insouciant et spontané, il fait preuve d'une réelle innocence lorsqu'il s'agit de sujets un peu trop morbides : se moquant de la mort et riant au nez des cadavres à la manière d'un jeune enfant, jamais il n'a d'arrières-pensées malsaines en tuant et c'est probablement ce qui le rend aussi effrayant. En fait, personne n'a jamais vraiment trop compris sa vision des choses : s'il semble tout à fait comprendre que le meurtre est mauvais, il n'éprouve aucun malaise à assassiner des gens de temps en temps.
C'est d'ailleurs cette facette de cette personnalité qui est la plus connue aux yeux des colombes. En soi, il n'est pas si dangereux. Il lui arrive de tuer un peu trop que nécessaire, mais jamais en excès. Ce qui le rend si tristement populaire parmi les investigateurs en revanche, c'est son comportement et sa manière de tuer. Si vous trouvez un cadavre les bras redressés au-dessus de la tête avec ses mains en train de faire des gestes obscènes, alors vous pouvez parier que Saru est passé par là. Un autre accroché par une jambe à un lampadaire et un troisième portant une affiche avec un message sarcastique ? Vous êtes certain que c'est de lui.
Sérieusement farceur, il prend énormément de plaisir à ridiculiser les colombes et à les faire tourner en bourrique, déjouant leur plan et se mettant sur leur chemin dès que l'occasion se propose. Il est franchement rare qu'il ne les attaque, préférant s'amuser à les faire trébucher, à brouiller leurs pistes ou à leur balancer des insultes du haut de son immeuble. C'est principalement pour cette raison qu'il fut surnommé Scoffer, autrement dit, moqueur. Les investigateurs le considèrent plus comme une nuisance que comme un ennemi à part entière et plutôt que de courir à sa poursuite s'ils le croisent, ils auront plutôt une réaction similaire à : « c'est pas vrai, encore lui ?! »
Ses ailes tombent entre mes doigts. Si fines. Si belles. Si fragiles. Lorsqu'il est venu se poser sur ma main, avec cette grâce et cette innocence si caractéristique des autres papillons, j'ai retenu mon souffle. J'avais peur que ma respiration ne l'effraie, que la puissance avec laquelle l'air sortait de mes poumons soit trop insoutenable pour ce petit être qui m'avait offert sa confiance. Je me contentais d'observer les veinures dorées qui scindaient son corps frêle, s'enroulant autour de ses ailes comme du lierre. Puis j'ai fermé la main.
« - Saruuu ! Saru ! »
Je tournai mon regard vers celle qui m'avait appelée, redressant la tête du mur où je m'étais adossé. Une petite fille aux cheveux noirs et aux grands yeux bleus tenaient ses mains sur ses genoux, essoufflée d'avoir trop couru. Ses traits étaient encore ceux d'un enfant en bas-âge, les joues roses et rondes et les mains potelées. Quand elle releva son regard vers moi, elle me sourit.
« - Grand frère ! Maman a dit qu'il faut rentrer, car il se fait tard, affirma-t-elle en cherchant à prendre un ton autoritaire. - Ah... J'arrive dans une minute, soupirais-je. »
Ma réponse parut lui convenir, puisqu'elle sourit de plus belle avant de s'élancer sur le chemin de la maison, le nœud-papillon dans ses cheveux dansant au vent. Au milieu de la carrière vide, seul le chant des oiseaux semblaient vouloir briser le silence. Derrière mon dos, je réduisais en poussière l'insecte entre mes doigts.
I ▬ La chaleur d'un foyer:
Né au Japon d'un père originaire du pays et d'une mère finlandaise, j'ai grandi dans un milieu modeste, comme la plupart des enfants, et ne manquait de rien. Mise à part le fait que nous soyons des goules, ma famille n'avait rien de spécial : nous vivions tous plus ou moins heureux, avec les hauts et les bas de n'importe quel foyer. A mes quatre ans, mes parents mirent au monde une petite fille, qu'ils nommèrent Maiya. Contrairement à moi, ses cheveux étaient d'un noir profond et ses yeux grands et larges. Lorsque j'eus sept ans et Maiya trois, c'était au tour de Masao de naître, un petit garçon qui me ressemblait bien plus physiquement.
Ma mère était une femme belle. Grande et mince, elle se démarquait des autres japonaises de part son faciès et ses cheveux d'une blondeur éclatante. Elle avait rencontré mon père lors d'un voyage au Japon et elle était tombée amoureuse de lui en même temps que du pays, ce qui l'avait poussée à rester. A chaque fois qu'elle souriait, son nez se retroussait un peu et ses yeux se plissaient légèrement, lui offrant un air malicieux. C'était une bonne personne. Elle s'occupait de nous avec attention, s'entendait bien avec ses voisins et ses collègues et surtout, elle n'éprouvait aucune haine envers la race humaine.
Mon père, lui, était une petit homme robuste, à la chevelure noire indisciplinée et aux yeux bruns. Il semblait être particulièrement passionné par la littérature et prenait toujours le temps de me lire une histoire lorsque j'allais me coucher. Curieusement, ces moments de partage m'étaient chers : lorsqu'il éteignait la lumière, j'imaginais des tas de fins différentes à celle qu'il m'avait racontée et ce jusqu'à m'endormir. Tout comme sa femme, il espérait une vie simple et sans rancœur envers les hommes, ne chassant que ce qui était nécessaire et préférant se nourrir de ceux qui avaient déjà choisis d'abandonner la vie.
Quant à moi, de mon plus jeune âge jusqu'à mes 12 ans, j'étais un enfant assez réservé et visiblement incompris par mon entourage. Si mes parents cherchaient à faire de leur mieux pour répondre à mes demandes, la plupart de ceux qui m'entouraient à cette époque ne faisaient pas de même : leur cerveau était trop lent pour suivre ce que j'avais à dire. Mes camarades de classe n'étaient jamais vraiment à l'aise avec moi et me trouvaient dérangé, ce qui les avait poussés à me mettre à l'écart.
II ▬ Le froid de la solitude:
« - Saru est un peu bizarre, non ? - Chuuut, tais-toi ! - C'est bon, non ? Il est même pas là de toute façon ! - Quand même, c'est pas bien de parler dans son dos... - Ouais mais en attendant, il dit vraiment des trucs étranges. Je me sens mal-à-l'aise quand il est là. »
Ils se pensaient discrets. Dès que je tournai le dos, j'entendais le fredonnement de leurs murmures, de leurs paroles sèches et putrides qui les rendaient si laids. Ils pensaient aussi que je ne remarquais pas que mes stylos disparaissaient mystérieusement un à un et que mes chaussures étaient en permanence retrouvées à en endroit différent. Ils pensaient que je ne verrais pas leur regards accusateurs, me pointant du doigt comme si j'étais tout droit venu d'une autre planète.
Je crois que ça avait commencé le premier jour de l'école primaire, lorsqu'un des garçon de ma classe était venu me voir. J'avais été élevé de manière à cohabiter avec les humains, alors j'étais censé savoir comment interagir avec eux. Mais à cette époque, je ne suis pas sûr que je savais bien communiquer avec les goules non plus. Il m'avait demandé mon prénom et nous avions même commencé à sympathiser. C'est lorsque la question de notre passe-temps favori était survenue que ma réponse n'avait pas semblé le satisfaire. « Tuer des insectes n'est pas un passe-temps », parait-il.
Nous n'avions que très rarement des problèmes avec le CCG. En fait, mes parents avaient choisi de m'en parler pour la première fois lorsque j'étais âgé de mes 8 ans, soit un an après la naissance de Masao. Mon père m'avait alors expliqué ce qu'étaient ces envoyés de la mort, qui emportaient les goules qui se comportaient mal. Il les avait comparés à mon enseignante qui me punissait lorsque je faisais une bêtise, et m'avait ensuite expliqué que pour éviter d'être puni je devais faire en sorte de n'embêter personne. Je haïssais ma maîtresse.
III ▬ L'agneau sacrificiel:
Mon souffle était court. Mon cœur frappait si fort dans ma poitrine que je pensais qu'elle allait éclater. Dévalant les ruelles sans lâcher Maiya de la main, je me glissais dans chaque espace suffisamment étroit pour espérer m'y cacher. Je ne me souviens plus exactement pour quelle raison le CCG était à notre poursuite, puisqu'il ne me semblait pas avoir commis une bêtise plus grave que de ne pas dire bonjour au vendeur de glace, mais en tout cas ils semblaient plutôt décidés à nous rattraper.
Leurs manteaux blancs flottaient sur leurs corps immenses et les valises qu'ils tenaient dans leurs mains n'étaient visiblement d'aucune utilité pour cette intervention mineure. J'avais d'abord inconsciemment cherché à rejoindre la maison, mais ma course m'avait finalement mené à un endroit tout autre et je tenais désormais la main moite de ma sœur dans la mienne, épuisé et complètement effrayé. C'était sans doute l'instinct qui empêchait Maiya de produire le moindre son et de retenir ses larmes. Des gouttes de sueur perlaient sur son visage d'enfant de six ans et ses cheveux collaient sur son front humide.
Mes pas incertains nous avaient finalement menés à une impasse et nos poursuivants n'étaient visiblement pas décidés à nous laisser nous enfuir. Il y avait un passage sur un toit suffisamment bas pour qu'il soit atteignable en escaladant des poubelles, et notre seul espoir de s'enfuir était de l'emprunter. Me hissant sur les différentes plates-formes, je finis par atteindre le sommet, désormais certain de pouvoir m'enfuir.
Mais ma sœur était encore en bas. Avec ses jambes courtes et ses gestes maladroits, elle ne parvenait pas à saisir une bonne prise et poussait de petits gémissements en tendant les bras pour que je l'aide. Je dus me jeter sur le ventre pour chercher à atteindre sa main, l'extrémité de mes doigts touchant à peine les siens. Mais l'ennemi approchait. D'un pas lent, lourd, semblable à celui d'un grand félin. De près, leurs yeux luisaient. La peur me prit à la gorge, me retourna l'estomac et me coupa le souffle. Pendant quelques secondes, j'étais devenue une proie prise au piège.
Mais je n'étais pas pris au piège. Ma sœur l'était. Je baissai mon regard sur ses yeux implorants desquels s'écoulaient des larmes de terreur, avant d'examiner sa main qui se tenait fermement à mon poignet. Puis je la laissais tomber.
IV ▬ La mue du serpent:
Mes parents en furent effondrés. Ils cherchèrent à comprendre, me questionnant sur ce qu'il s'était passé, me suppliant de leur dire si j'étais bien sûr de moi, si leur fille avait bien été tuée comme je le disais. Alors je leur montrais mon bras couvert de bleus, et les larmes ruisselaient sur mes joues rouges et je leur disais à quelque point j'étais malheureux, à quel point elle avait été brave et que je n'avais rien pu faire, car elle s'était déjà interposée avant que je ne puisse faire quoi que ce soit.
Leur deuil dura plus longtemps que je ne le pensais. Parce qu'ils craignaient que quelque chose n'arrive à moi et Masao, ils décidèrent de déménager et de me transférer dans une autre école. Tous les jours, je les voyais pleurer dans le salon, cherchant à étouffer leurs sanglots lorsque j'entrai dans la pièce, me disant que tout allait bien et que Maiya aurait voulu qu'on soit heureux. Mais je n'étais pas triste. Tout ce que je ressentais, c'était la joie d'être en vie. La nuit, lorsque j'étais dans mon lit et que je ne trouvais pas le sommeil, j'observais le plafond en me souvenant de ce douloureux moment où j'avais dû frapper une pierre sur mon bras jusqu'à le briser, tout ça pour leurrer mes idiots de parents.
Je pense que c'est lors de mon entrée au collège que cette réalité me frappa : je n'avais pas besoin de dire la vérité pour être aimé. Jusque là, tromper et mentir avaient été mes plus fidèles alliés, contrairement à ce que mes parents cherchaient à m'inculquer. Très vite, je finissais par me faire ami de toute la classe, faisant des rencontres un peu partout dans le collège et sympathisant avec tout le monde. Alors, tout devenait diablement facile. Communiquer avec les autres devenait aussi naturel que de respirer : j'excellais à inventer des petits mensonges qui me valaient une popularité grandissante au sein de mon établissement.
J'aimais les humains. Sincèrement. J'aimais leur parler, rire et jour avec eux. Ils avaient ce quelque chose de passionnant qui me poussait à aller vers eux. Mais ils me dégouttaient. J'appréciais leurs sourires autant qu'ils me donnaient envie de vomir et je peinais à supporter leurs codes sociaux futiles si caractéristiques des sous-espèces, alors que je m'y adaptais si bien. Tout le monde savait que j'étais assez spécial, pourtant tout le monde m'estimait. Cette soudaine vague d'affection m'était étrangère en premier lieu, puis je finis par aimer jouer avec les sentiments de chacun.
C'est probablement pour cette raison que personne ne me suspecta du meurtre de deux de mes camarades de classe. A mes 14 ans, la seule personne dont je désirais la sympathie plus que n'importe qui avait trouvé mieux ailleurs. Je les avais surpris au milieu d'un couloir ensembles en train de s'enlacer. Étrangement, j'avais trouvé cela immonde. Sale. Ridicule. Juste comme ces insectes que je m'amusais à écraser lorsque j'étais petit. Peut-être que je suis un peu dérangé, finalement.
V ▬ Le second agneau:
J'ai à nouveau causé la mort d'un membre de ma famille lorsque j'ai atteints l'âge de de 15 ans. Masao était alors âgé de huit ans et était devenu un enfant adorable, qui s'entendait visiblement à merveille avec les autres. Il avait beau me ressembler comme deux gouttes d'eau, nous n'avions vraisemblablement que notre physique comme preuve de notre parenté, puisqu'il paraissait voir le monde d'une manière qui m'était tout à fait irrationnelle. Quelque part, cela m'irritait. Parce qu'il semblait croire en la justice avec tant de vigueur, parce qu'il excellait à l'école, parce qu'il s'intégrait parfaitement à la société à l'âge où je n'étais bon qu'à traîner dans des terrains vagues à la recherche de fourmilières à piétiner.
Je crois que c'est en le voyant grandir ainsi que mes parents avaient commencé à me regarder d'un mauvais œil. Peut-être que toutes les interrogations qu'ils avaient cherchées à ignorer dans mon enfance leur revenaient à l'esprit dès qu'ils en venaient à nous comparer, moi et mon frère. A cet âge, Saru n'était pas comme ça. Masao va vraiment devenir quelqu'un de bien. Son grand-frère peut parfois avoir des pensées bizarres. Est-ce qu'il n 'est pas une mauvaise influence pour lui ? Après tout, nous avons toujours su que Saru était un peu différent.
Je n'avais pas vraiment d'autres raisons de le détester. Tout ça mit de côté, c'était un morveux attachant qui se jetait dans mes bras en rentrant de l'école pour me raconter sa journée et combien il s'était bien amusé. Il me montrait alors les dessins que ses amis lui avaient offerts, tandis que je me souvenais que tout ce que l'on m'avait offert, à moi, c'était des coups.
Mes parents hésitaient toujours à me laisser sortir seul avec Masao depuis ce qui était arrivé. Même s'ils ne voulaient pas en parler, il était évident qu'ils s'inquiétaient toujours au sujet des colombes, et tout me laissait penser que nous étions traqués. Ma mère m'appelait dès la sortie des cours pour que je rejoigne la maison sans attendre, me forçant à annuler les invitations de mes amis qui me proposaient gaiement d'aller en ville.
Ce jour-là, j'étais allé chercher mon frère à son école sur le chemin, puisque ma mère était prise par son travail et ne rentrerait que très tard. Mon père devait déjà être à la maison, mais il m'avait dit être bien trop occupé pour pouvoir se déplacer et j'avais donc du faire un détour pour récupérer Masao. Le soleil commençait tout juste à se coucher et je me souviens que nous marchions d'un pas pressé, comme si, une fois la nuit tombée, nous ne serions plus à l'abri des ombres désireuses de nous attaquer.
Ce sont les voitures garées au coin de la rue qui me mirent la puce à l'oreille. Ce n'était que mon pressentiment, mais je sentais que quelque chose n'allait pas. Quelque chose était étrange avec l'air, avec la manière dont les brins d'herbes se balançaient, avec le crépitement du lampadaire juste en face de la maison. Très vite, un sentiment de malaise m'avait envahi, sans que je ne puisse exactement dire pourquoi. Sur le seuil de la porte, tout était affreusement silencieux. Nous n'entendions ni le son de la télé, ni le vacarme des plats dans la cuisine. La maison était comme morte.
C'est probablement cet enchaînement d'éléments inquiétants qui me poussèrent à me glisser légèrement dans l'ombre de la porte, laissant l'honneur à mon cadet d'ouvrir celle-ci avec son impatience habituelle de retrouver un foyer bien chaud. J'imagine que mon intuition était la bonne, puisqu'il fut le premier à recevoir une balle qui lui transperça l'épaule. Je réfléchis à peine, laissant mon esprit gérer automatiquement la situation, laissant la panique de côté juste le temps de m'échapper. Puisque j'avais pris le soin de ne pas être directement visible, fuir ne fut pas si difficile. Je n'eus qu'à courir à toute vitesse dans le jardin des voisins, ignorant les plaintes de Masao qui se tordait de douleur sur le palier.
VI ▬ Les débris d'une vie:
Mon père et mon frère avaient été tués. L'odeur du sang qui flottait autour de la maison avait dû éloigner ma mère, puisqu'elle ne rentra pas ce soir-là, échappant ainsi à une mort certaine. Je l'avais rejointe un peu plus tard, dans un café où elle m'attendait avec l'une de ses connaissances. Elle tenait alors sa tête entre ses mains et des larmes froides roulaient le long de ses joues rougies par la douleur. Elle était étrangement silencieuse, comme si elle avait conscience qu'hurler sa tristesse n'arrangerait en rien les choses.
Ça m'a foutu en rogne. Puisqu'elle était si effondrée, pourquoi ne se permettait-elle pas de pleurer ? Pourquoi devait-elle ravaler ses larmes alors qu'elle éprouvait l'irrésistible envie de les verser ? Pourquoi essayait-elle de paraître forte, alors qu'elle était si faible ?
L'homme à côté d'elle l'entourait de ses bras chaleureux, penchant son visage sur son front d'une manière qui se voulait protectrice. Lorsqu'il me vit entrer, c'est lui qui me fit un signe de tête, m'invitant à venir m'asseoir. C'était mon oncle. Le frère de mon père. Lui aussi était donc en train de vivre sa mort, mais il se contentait de ramasser les morceaux brisés de ma génitrice sans esquisser la moindre expression de chagrin. J'attendis qu'elle sèche ses larmes et qu'elle se redresse un peu sur sa chaise pour entamer la conversation.
« - Je veux plus vivre avec toi. Mes mots glacials la figèrent. - C-Comment ça ? - Les colombes nous traquent depuis un moment, non ? J'ai pas envie de prendre de risques en étant avec toi, c'est tout. Je m'enfonçais dans ma chaise, croisant mes bras au-dessus de ma tête dans une position nonchalante. -A-Attends, Saru. Tu ne peux pas. Où est-ce que tu pourrais aller, de toute façon ? Son ton était désespérée. Elle cherchait à s'accrocher à moi comme un coquillage à une pierre. - N'importe où mais pas avec toi. J'ai pas envie de vivre avec quelqu'un qui m'apporte des ennuis, tu vois. » Je marquais une pause, observant ses gestes tremblants. « C'est de ta faute, après tout. Toi et papa vous avez toujours essayé d'être sincères en vivant normalement. Mais tout ça, c'est des conneries. » Je reniflais, méprisant. « Ne me prends pas comme bouée de sauvetage, merde. »
Lorsque je lui lançais un dernier regard, je pouvais voir les derniers morceaux de son être se briser. Elle avait la bouche entrouverte, le regard dans le vide et les mains cherchant à attraper quelque chose qui n'existait pas. Quand j'y repense, peut-être que ce qu'elle essayait d'attraper, c'était moi. Mais j'ignorai ses appels silencieux et me relevait, quittant le café sans prendre le temps de lui dire au revoir.
VII ▬ La naissance du Scoffer:
Curieusement, c'est chez mon oncle que je trouvais refuge, quelques jours après. D'après ce qu'il m'a dit, il ne voulait pas laisser un gamin traîner seul dans Tokyo, mais je me doutais que ma mère avait du lui demander de me prendre sous son aile. Cela ne me dérangeait pas, tant que j'étais à l'abri des problèmes. L'idée d'être chassé comme un vulgaire animal me rebutait et je ne pouvais supporter d'avoir le rôle de proie. Mes parents n'étaient que des idiots qui pensaient pouvoir survivre en jouant aux humains, mais résultat, j'étais le seul à avoir survécu à leur sombre mascarade.
Mon oncle n'était pas comme eux. Plus froid, plus sévère, plus intelligent et surtout, il ne supportait pas les humains. Je ne pense pas que cela était uniquement à cause de la mort de son frère : d'après mes parents, c'était une goule qui avait mal tourné et qui ne cherchait pas à s'intégrer dans la société. Je m'entendais étrangement bien avec lui et il ne tarda pas à me faire rencontrer des amis goules, m'aidant ainsi à me créer un cercle de connaissances toutes aussi utiles les unes que les autres. Il m'apprit à me battre et à me servir de mon kagune, et m'enseigna toutes les astuces qu'une goule bien informée se devait de savoir.
Enfin, je pouvais m'épanouir en étant le vrai moi. Je mentais toujours face aux humains, mais lors des nuits trop sombres, je devenais alors la goule qui avait toujours été enfermée derrière des barreaux de bonnes-manières et de raisons. J'appris par hasard que mon oncle était probablement en lien avec l'Aogiri d'une manière ou d'une autre, mais il ne chercha pas spécialement à m'en parler. Il n'était pas beaucoup à la maison et je me doutais bien que ce qu'il faisait n'était pas moral, mais je n'avais aucune raison de l'en empêcher.
Aujourd'hui, je vis toujours avec lui dans le 10e, faisant de tous les quartiers aux alentours mes terrains de chasse. A force de traîner la nuit en portant le masque auquel je tiens tant, j'ai fini par me faire connaître par le CCG pour mes sales tours et mes meurtres déconcertants, gagnant ainsi le surnom de Scoffer. Quant à ma mère, tout ce que je sais, c'est qu'elle est en vie. Je n'ai pas cherché à reprendre contact avec elle, mais j'imagine que tout ce qu'elle est capable de faire actuellement, c'est de pleurer sur son sort. Il m'arrive de penser à mon frère et à ma sœur, me demandant comment auraient été les choses s'ils avaient été encore en vie. Puis je me fais la remarque que s'ils étaient encore en vie, alors c'est moi qui serait mort.
Messages : 53 Date d'inscription : 08/05/2016
Feuille de personnage Groupe: Humain Inventaire: Rang:
Ahjir
Lun 16 Mai - 20:18
Bienvenue et content de te voir parmi nous
Si tu as des questions n’hésite pas on est là pour ça
Et comme d'habitude courage pour ta fiche
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Messages : 34 Date d'inscription : 08/05/2016
Feuille de personnage Groupe: Aogiri Inventaire: Rang: SS
Shiro Yamazaki
Lun 16 Mai - 20:31
Omg quel magnifique avatar et quel beau gif Bienvenue **
Invité
Invité
Lun 16 Mai - 21:14
Merci beaucoup à vous deux ! Contente d'être là moi aussi o/
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Messages : 23 Date d'inscription : 10/05/2016
Feuille de personnage Groupe: Aogiri Inventaire: Rang: [S]
Luna Anderson
Mer 18 Mai - 19:13
Validée
RangA
Résultat:
Orthographe: Bon Scénario: Bon Lecture: Facile et agréable
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Remarques: Epouse moi. S'il te plait. La joueuse hein. Si tu savais a quel point c'est jouissif de lire une fiche comme ca, cohérente dans ses propos, avec pas ou peu de fautes de français, un personnage pas du tout bateau. MERCI. QwQ PUIS C'EST TELLEMENT BIEN ECRIT. QwQ JE T'AIME. QWQ ♥
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Tu es donc VALIDÉE, tu peux désormais aller recencer ton pitit avatar ICI afin d'éviter les doublons, de faire ta fiche de liens ICI et tes demandes d'Rp, d'habitat ICI